ENS LSH, 15, Parvis René-Descartes, 69 007 Lyon Métro Debourg
Le CEP organise mercredi 1 avril une journée d’études consacrée à l’université expérimentale Black Mountain College : institution hors cadre, lieu d’inventivité artistique et pédagogique qui réunit John Cage, Josef Albers, Merce Cunningham, Robert Motherwell, Willem De Kooning, Robert Creeley, Robert Duncan, entre autres.
Nous avons jugé pertinent de maintenir cette journée puisque les problématiques qui y seront abordés entrent en résonance avec certains des motifs de la mobilisation et permettront une réflexion sur les modalités d’enseignement au sein de l’institution universitaire.
L’équipe du CEP
Journée d’études « Black Mountain College : Synergies poétiques » organisée par Isabelle Alfandary et Axel Nesme
Mercredi 1 avril 2009
Salle F106
ENS LSH
Le Black Mountain College est le nom d’une université expérimentale fondée en 1933 près d’Asheville en Caroline du Nord, aux États-Unis, et qui fonctionna jusqu’en 1957. Fondé par John Andrew Rice avec une orientation pédagogique libérale axée sur l’expérience communautaire et la mise en avant du travail manuel, le College accueillit l’année de sa création Josef Albers et son épouse Anni, enseignants du Bauhaus en fuite, dont le Black Mountain College peut être considéré comme le prolongement outre-atlantique. La rencontre aussi accidentelle qu’historique entre l’esprit anticonformiste américain et de l’avant-gardisme moderniste allemand fit du Black Mountain College un lieu de création et d’enseignement unique en son genre et en son temps.
Le College sut susciter ou attirer certains des artistes les plus marquants de l’époque : il compta parmi ses professeurs aussi bien que parmi ses élèves des talents encore relativement minoritaires et inconnus, mais singulièrement nombreux: Josef Albers y enseigna les arts plastiques de 1933 à 1946, John Cage, la musique, Merce Cunningham, la danse, Willem De Kooning, Franz Kline, Robert Motherwell, les arts plastiques, Buckminster Fuller, l’architecture, Robert Creeley, Robert Duncan ou encore Charles Olson, qui présida aux destinées du College de 1951 à 1957, la poésie. L’avenir artistique de chacune de ces figures singulières n’est pas sans relation avec l’événement que représenta leur passage par le College.
L’objet de la journée d’études que nous nous proposons d’organiser est d’envisager l’institution du Black Mountain College sous l’angle des synergies de création qu’il a pu favoriser. Le Black Mountain College est en effet à l’origine d’œuvres de la modernité advenues à elles-mêmes ensemble en un lieu de confrontation, de contradiction, d’influence de pratiques plastiques, poétiques et intellectuelles. La communauté Black Mountain sera considérée non comme somme d’œuvres singulières, mais comme ensemble d’œuvres en relation et en résonance. Expérience éducative et expérimentation créative s’avérèrent indissociables dans cette institution hors cadre, presque hors les murs, située au milieu des montagnes noires qui lui donnèrent son nom : le Black Mountain College fut une expérience iconoclaste et féconde qui mérite d’être appréhendée du point de vue de la synergie des échanges poétiques auxquels elle donna lieu.
Programme 9h30: Ouverture de la journée
9h45 : Julien Ségura : « This damn thing of being a true city : entre Gloucester et Black Mountain, Charles Olson et la poétique de la cité »
10h 45 : Auxeméry : « Sur Charles Olson » Déjeuner
14h15 : Rachel Stella : « Jonathan Williams, Black Mountain College, et la vocation d'Editeur »
15h 15: Antonia Rigaud : « Killing the beginning: John Cage à Black Mountain » 16h15: Table ronde
Intervenants: Poète et traducteur, Auxeméry est né en 1947. Carrière de professeur de Lettres Classiques. Réside au bord de l’Atlantique. Publications récentes : Les Aphorismes du pire, Le Taillis Pré (Belgique), 2004
Les Animaux industrieux, Flammarion, 2007 Antonia Rigaud est Maître de conférences à Paris 3. Après avoir consacré ses recherches à l’œuvre de John Cage, elle travaille actuellement sur le land art (liens entre art et urbanisme, l’aspect social et politique de l’art américain des années 1960 et 70). Publication récente:
Antonia Rigaud. John Cage théoricien de l’utopie. Paris : L’Harmattan, 2006
Chercheur vingtièmiste, Rachel Stella est sollicitée comme auteur, enseignant, conférencier, consultant, dans ses domaines de spécialisation : le cinéma documentaire, le livre d’artiste, la poésie américaine, l’art contemporain. Elle est aussi traductrice, notamment de Benjamin Péret, Marcel Cohen, Jonathan Williams. Films récents : Le Sourire à Bouti (10′, Association Jarry 2007, Saint Brieuc, 2007) Gabarron in New York (6′, Chelsea Museum New York, 2005) Julien Ségura est doctorant à l’Université Marc-Bloch, Strasbourg.