Denis Roche, lors de la sortie du volume La poésie est inadmissible, au Seuil, déclarait ceci à Arnaud Viviant dans Libé : «Et j’ai toujours trouvé saugrenu qu’on ne dise pas d’un poète que c’est un écrivain. Au fond, c’est très étrange. Si vous écrivez un seul roman dans votre vie, nul ne songe à vous appeler romancier. Mais faites un livre de poésie, et toute votre vie on dira: le poète. C’est une des choses que je trouve débilitante dans ce qu’est devenue la poésie, depuis le romantisme probablement. Une espèce de label, relevant très nettement du statut social, et qui vous est octroyé sur un mode toujours sublimé, augmentatif. Pourquoi un exposant aussi valorisateur est-il attaché à cette pratique littéraire? Lorsque vous voyez des hommes politiques en campagne qui, sous prétexte qu’ils sont consultés dans une émission littéraire, prennent des airs ravis, les yeux à demi-clos, pour parler de poésie, on est encore dans ce statut-là. Oui, à cet exercice-là est attaché quelque chose qui est de l’ordre de la décoration sociale. Qu’elle soit devenue cela est une des choses qui me font dire que la poésie est inadmissible.»
merci, Charles Pennequin :
https://www.facebook.com/charles.pennequin/posts/pfbid02QwTpGXMf7GYhyRHFpZFnyyCXxP62Ti1r7y977SSbM3dAHiyN65YfEmdDmM3LQuksl