Présentation éditoriale : La revue Nioques fut créée, en 1990, en une période et un contexte où l’ambiance était à la réaction, à la régression formelle, à la « restauration » de la poésie dans ses limites identitaires, rappelée à sa vocation « lyrique ». Il s’agissait alors, disions-nous, de multiplier les marges vives. Pour ne pas laisser croire que le temps de l’expérimentation et de la recherche était clos. Pour contribuer à l’invention de la littérature, à sa réanimation critique, à toutes les « sorties » possibles hors des cadres et des définitions.
Aujourd’hui, Nioques a toutes les raisons de ne pas abandonner le champ de bataille. Il s’agit toujours de donner (un) lieu à de l’écriture naissante, d’accueillir le plus audacieux et le plus risqué des tentatives en cours, premiers textes, chantiers incertains, brouillons acharnés, pratiques hétérogènes, impures.
« Impures », donc politiques… Comme l’est aussi notre travail ensemble : « Le problème est bien l’action commune d’individus libres, liés seulement par et pour cette liberté créatrice réelle ».